Titre de la série : Chlorofeeling.

Technique : photographie infrarouge numérique.

Année de réalisation : 2024 – …

Statut : série en cours.

Nombre de photographies : 12.

Notes de l’auteur :

« Chlorofeeling » aborde le monde végétal entre abstraction et sensations à travers la chlorophylle. Ce pigment vert, à l’origine de la photosynthèse, vire ici au rouge grâce à la technique de photographie infrarouge. Cette technique de niche, utilisée notamment pour détecter les installations militaires en zone naturelle ou cartographier les parcs et forêts, renvoie des teintes allant du rose au rouge pour tout sujet végétal. Ce dégradé alternatif renseigne à la fois sur l’espèce et la santé des végétaux photographiés. 

Dans un monde où tout va de plus en plus vite, où la norme tend vers l’hystérie pour exister aux yeux de nos semblables, l’évolution lente et silencieuse de la nature a entrainé sa déconsidération progressive. Avec, pour conséquence, l’absence d’empathie face à la déforestation massive à des fins d’exploitation agricole, aux projets d’urbanisme déconnectés de notre environnement, aux méga-feux dont la couverture médiatique s’émeut surtout de la destruction des villas de stars.

Les arbres ne saignent pas quand ils sont coupés, les plantes ne hurlent pas quand elles sont arrachées. Et pourtant, les végétaux sont des êtres vivants comme nous, ils respirent, ils se nourrissent, ils communiquent, ils se reproduisent. Pour rappeler cet état de fait, la feuille devient ici muscle, le buisson forme un cœur, le végétal revêt des apparences organiques et sensuelles propres à l’être humain. Le rouge rend les plantes plus « vivantes », plus proches physiologiquement de notre corps, pour nous rappeler que nous n’avons pas le monopole des sensations.